Suez Veolia Mestrallet

Fusion Suez-Veolia : le Sénat entend l'ancien PDG d'Engie

Posté par : Christine Lairy 26.01.2021 à 16h00

Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat, et celle de l’aménagement du territoire et du développement durable dans le cadre de leurs travaux sur la tentative d’OPA de Veolia sur Suez, Gérard Mestrallet (ancien PDG d’Engie et ex-président du CA de Suez) l’a réaffirmé : d’après lui, une OPA hostile conduirait à la disparition de Suez, un endettement peu soutenable de Veolia, des pertes de capacité d’innovation et d’inévitables suppressions d’emplois... sans renforcer la compétitivité du groupe Veolia à l’international.

« 1 + 1 sera loin de faire 2 », a-t-il souligné, indiquant que son expérience industrielle lui avait montré qu’une fusion ne pouvait être un succès que si elle était amicale et préparée de concert. Concernant le principe de cession par Engie de sa participation dans Suez, il l’avait lui-même envisagé mais émet des réserves sur la méthode. Ainsi, c’était selon lui à Suez et Engie de fixer un calendrier, et non à Veolia ! « Si on avait pris le temps en fin d’année dernière, on aurait aujourd’hui deux offres concurrentes pour les 29,9 %, celle d’Ardian-GIP et celle de Veolia. » Pour Gérard Mestrallet, il existe aujourd’hui « la possibilité, avec cette offre, d’échange d’actifs entre les deux entreprises, sans endettement supplémentaire de l’une ou de l’autre, et pourquoi pas, l’ouverture du capital de Suez à la Caisse des dépôts qui se dit désormais prête à s’inscrire dans un projet concerté ». Il se dit favorable à ce type de solutions face au projet actuel, qui ne pourrait pas aboutir avant au moins 18 mois, le temps d’obtenir l’aval des nombreuses autorités de la concurrence et au prix d’une crise pouvant fragiliser les deux sociétés. Le Sénat va poursuivre ses travaux, avec notamment les auditions de l’Autorité des marchés financiers et de l’Autorité de la concurrence.