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Indépendance et croissance

Trois questions à Erwan Guyot, pdg de Guyot Environnement

Brest.– A l’occasion du rachat de la société Guy Pradat Recyclage, nous avons posé trois questions à Erwan Guyot, pdg de Guyot Environnement, sur la stratégie d’expansion du groupe.

                PR : Guyot se renforce dans l’Ouest. Quelle est votre vision à long terme en matière de maillage territorial ? Envisagez-vous d’autres acquisitions prochainement ?

                Erwan Guyot (EG) : L’aventure a commencé à Brest, avec une société créée il y a 40 ans par mes parents. Depuis 20 ans, la croissance externe a été engagée pour faire face aux grands groupes nationaux arrivant en Bretagne. L’expansion s’est faite rapidement vers Saint-Brieuc, Loudéac, Lorient… Une nouvelle phase de développement est aujourd’hui en cours, orientée vers l’est. Un site ouvrira à Vannes d’ici fin 2025.

                Ces dernières années, le maillage territorial s’est densifié. En 2023, nous avons investi 10 millions d’euros dans un site nantais. En 2024, nous avons racheté Presta’Cass à Guichen (35) et Hervé Environnement à Dinan (22). Le rachat de Guy Pradat Recyclage, préparé en lien étroit avec la famille depuis un an, permet de consolider l’ancrage breton et de s’étendre à Fougères (35).

                L’objectif reste clair : poursuivre le développement dans le sud des Pays de la Loire. Deux opportunités sont actuellement à l’étude, avec une possible concrétisation en 2026. À l’international, deux entreprises sont déjà implantées en Espagne, et une troisième acquisition y est envisagée.

                Plus qu’un enjeu de chiffre d’affaires, la priorité est d’offrir une solution aux indépendants souhaitant céder leur entreprise à une structure à taille humaine, plutôt qu’à un grand groupe.

                PR : L’Ouest restera-t-il le principal terrain d’action ou visez-vous une expansion à l’échelle nationale, voire européenne ?

                EG : Une opportunité s’est présentée en 2019 en Espagne et nous l’avons saisie. L’entreprise concernée est passée de 60 à 100 M€ de chiffre d’affaires. Pour le reste, l’ancrage reste centré sur le Grand Ouest. Dans le Pays basque espagnol, nous ciblons principalement des entreprises fortement industrielles qui préparent des chutes d’usine. Aucune autre expansion européenne n’est envisagée pour l’instant.

                PR : Comment fait-on pour concilier l’ouverture du capital avec la volonté de rester une entreprise familiale indépendante ?

                EG : Une première ouverture avait eu lieu avec Ouest Croissance entre 2013 et 2019, ce qui a contribué à structurer l’entreprise. Pour accompagner la croissance externe et les investissements, une nouvelle ouverture était nécessaire. 50 M€ ont été injectés récemment dans les process industriels. Saisir les bonnes opportunités exige un soutien financier adapté. Les partenaires, en tant qu’associés, seront impliqués dans les décisions de croissance. Ils nous aideront notamment à structurer la fonction financière.

                PR : Comment voyez-vous le futur de Guyot Environnement dans 5 ou 10 ans ?

                EG : À horizon 10 ans, l’objectif est de franchir les 500 M€ de chiffre d’affaires et de rassembler entre 750 et 800 collaborateurs. Nous souhaitons rester indépendants et atteindre l’objectif 100 % de valorisation. La réduction de l’enfouissement reste notre priorité. Grâce aux investissements réalisés à Morlaix, Brest, Nantes et en Espagne, le groupe est armé pour absorber plus de volumes et intégrer de nouvelles sociétés.

JU