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BIR Boschen Hardy

Recyclage des textiles : le secteur "en phase critique"

Posté par : Christophe Véron 20.07.2020

L’industrie du recyclage des textiles est entrée en « phase critique », selon Martin Böschen, président de la division Textiles du BIR et de TEXAID Textilverwertungs AG, basé en Suisse.

« Nous sommes actuellement dans une situation où, sur certains marchés, les prix des textiles non triés sont inférieurs aux coûts de collecte », a-t-il déclaré à l’occasion de l’eForum de la division qui s’est tenu le 23 juin dernier. Si cette situation devait perdurer, « ce pourrait être la fin de nombreux systèmes de collecte actuels », a prévenu M. Böschen.

 

Les stocks ont explosé

La fermeture liée à la pandémie de nombreux points de vente dans le monde a contribué à une énorme augmentation des stocks de matières premières et de produits triés, et a donc abouti à « une baisse substantielle des prix ». Les stocks des entreprises de collecte et de transformation seraient « trois à quatre fois plus élevés que d’habitude pour cette période de l’année ». Selon les scénarii les plus positifs, il faudrait « 18 à 24 mois pour que les stocks actuels soient ramenés à des niveaux normaux et que l’on puisse parler de statu quo », a averti M. Böschen.

 

Pour une économie vraiment circulaire

A l’occasion de cet e-forum, la Française Maud Hardy, directrice de l’économie circulaire chez Eco TLC, a expliqué que 70 % du budget de son organisation REP était consacré au soutien au tri, 20 % à la communication et 10 % aux études et à l’innovation.

Une grande partie des 52 projets d’innovation soutenus par Eco TLC depuis 2010 ont porté sur des solutions en boucle ouverte car elles représentent des débouchés potentiellement à fort volume.

Selon elle, quelques actions seront à mener de façon prioritaire dans les prochaines années :

· investir pour créer une industrialisation réussie des solutions de recyclage ;

· améliorer la durabilité des produits tout au long de leur cycle de vie ;

· augmenter la collecte de textiles et de chaussures usagés, tant en quantité qu’en qualité ;

· optimiser l’efficacité du tri pour la réutilisation et le recyclage, par exemple, grâce à l’adoption de nouvelles technologies.

Pour Maud Hardy, il est clair que la REP n’a de sens que dès lors que « nous sommes en mesure de connecter les intégrateurs de matériaux recyclés avec les fabricants de ces matériaux ».

Pour Mauro Scalia, en charge des activités durables au sein de la confédération européenne du textile et de l’habillement EURATEX, il est clair qu’il faut « trouver de nouvelles façons de fabriquer, d’utiliser et d’éliminer les produits. De nouveaux partenariats doivent être construits entre l’industrie textile et la partie collecte / recyclage de la chaîne de valeur ».

Selon lui, les REP devraient être conçues pour soutenir la circularité, valoriser différents textiles pouvant nécessiter des voies de recyclage différentes et résoudre les « vrais problèmes »… Et Mauro Scalia de souligner qu’aucun dispositif REP ne devrait avoir de « conséquences involontaires préjudiciables ».

 

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