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Ferrailles Benelux Turquie

Benelux : les exportations de ferrailles à l'arrêt

Posté par : Christine Lairy 25.08.2020

RAS depuis le 10 août. La première semaine du mois, c'était plus de 100.000 tonnes de ferrailles qui avaient trouvé preneurs en Turquie au départ du Benelux, à des prix avoisinant les 278 dollars (235,5 euros) la tonne CFR pour la HMS 1&2 (80:20). Depuis lors, c’est morne plaine pour les exportateurs de la région, la demande ayant fortement reculé du côté des usines turques, qui invoquent des prix d’achat élevés et un ralentissement de leurs ventes de produits longs.

Compte tenu de cette baisse de la demande, qui concerne également l’Asie, mais compte tenu aussi de la hausse du fret (+3,5 dollars la tonne les deuxième et troisième semaines d’août pour les cargaisons de 30.000 à 35.000 tonnes), on estime désormais à 251,5 dollars (212 euros) le prix FOB de la HMS 1&2 (75:25) au départ de Rotterdam — compter 5 dollars (4,2 euros) de plus pour la HMS 1&2 (80:20). Au 21 août, cette dernière catégorie se paie entre 200 et 205 euros la tonne franco chantiers dans les ports d’Amsterdam, Rotterdam, Anvers et Gand, alors que le prix de 205 euros était systématiquement garanti une semaine auparavant, grâce à un rebond de la demande sur le marché domestique. L’objectif de 210 euros est lui tombé à l’eau.

Concrètement, cela signifie que les Européens ne peuvent pas vendre leur HMS au prix de 270 dollars, comme le laisserait entendre la rumeur (voir plus bas).

 

Les importations turques à l'arrêt

A l’entame de la dernière semaine d’août, la HMS 1&2 (80:20) est estimée aux alentours de 280 dollars (236 euros) la tonne CFR Turquie.

Invoquant un ralentissement de leurs ventes de produits finis, à l’export notamment, ainsi qu’une baisse du prix du rond à béton, les acheteurs turcs de ferrailles visent des tarifs légèrement inférieurs à 280 dollars (236 euros) pour la catégorie de référence, tandis que les vendeurs réclament un peu plus, citant pêle-mêle le niveau élevé de leurs coûts de collecte, un minerai de fer de plus en plus cher et un redémarrage de la demande aux Etats-Unis et en Europe — l’Europe où les exportateurs ne peuvent toujours pas envisager de réduire leurs prix de vente vu la robustesse de leur monnaie face au dollar.

Quoi qu’il en soit, les prétentions des uns et des autres semblent toujours trop éloignées pour que les discussions aboutissent à la signature de nouveaux contrats — ces derniers sont rares depuis le 10 août. Les derniers achats turcs de HMS 1&2 (80:20) aux Etats-Unis et dans la région de la Baltique datent du vendredi 7 : ils ont été conclus à 285 et 284 dollars (241,5 et 240,5 euros) la tonne CFR respectivement. Deux cargaisons européennes de HMS 1&2 (80:20) auraient trouvé preneurs récemment à 270 et 275 dollars — c’était 278 dollars la première semaine d’août — mais l’information reste à confirmer.

Sur le marché domestique turc, plusieurs gros groupes sidérurgiques ont commencé à réduire leurs prix d’achat sur fond de forte dépréciation de la monnaie locale : le 20 août, la Banque centrale turque a en effet maintenu inchangé son principal taux directeur (à 8,25 %), ce qui a provoqué une nouvelle baisse de la livre (environ –1 % par rapport au dollar). Compte tenu de cette dépréciation, venue s’ajouter à une baisse de la demande en produits finis, plusieurs sidérurgistes ont donc raboté leurs prix d’achat. Comprises entre 20 et 100 livres turques (entre 4 et 15 dollars), ces baisses ont fait tomber le prix de la ferraille de type DKP (paquets pressés automobiles) à 1.865-2.215 livres (255-303 dollars) la tonne.

 

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